Les tendances se dessinent #1: le cidre.
Mai 2016.
Depuis maintenant plusieurs années, Québec fait souvent office de chef de file dans le monde gastronomique, des produits régionaux et du terroir aujourd’hui. Certains voient lui un baromètre situé près du flair européen, mais niché dans le nord de l’Amérique et sa culture, tout en étant en constante irrigation par le chemin de ses racines autochtones. Plusieurs tendances se dessinent ici en gastronomie, qui finissent par faire un tabac ensuite dans le monde entier. Souvent, cela se passe sans tambour ni trompette.
Trois tendances bien simples au Québec sont notées cette année au niveau culinaire. Il s’agit là de produits qui bénéficient d’un véritable coup de coeur à plusieurs tables très respectables.
Sorti d’une torpeur par une règlementation qui l’a quasi interdit pendant plus d’un siècle, le cidre est tendance, c’est certifié. C’est difficile de ne pas penser au mot anglais “trending” pour définir sa popularité renouvelée. Les erreurs des années 1970 sont loin derrière, et suite à un premier regain d’enthousiasme au début des années 2000, aujourd’hui c’est la boisson qui dans les événements spéciaux, les bars et les restaurants semble offrir l’alternative fruitée parfaite à la bière. Loin d’être une de ces boisson édulcorées, au goût de bonbon, les cidres d’aujourd’hui sont le fruit d’une recherche travaillée. Pensons au fameux Céleste de Casa Breton à Saint-Henri de Lévis, ce cidre est assez recherché de par son ton donné par un ajout modéré de jus de bleuets et d’autres petits fruits. Parfaitement équilibré, on se demande pour combien de temps il demeurera un secret bien gardé. Les cidres bénéficieront sans aucun doute de la modification de la règlementation de la RACJ qui empêchaient les boissons artisanales d’être vendues en épicerie et au dépanneur. En effet, il était aberrant qu’on puisse retrouver bon nombre de bières de microbrasserie dans tous les dépanneurs du coin, et qu’un ou deux cidres ayant un permis industriel.
Aujourd’hui le changement de ces règles mettent le vent dans les voiles du cidre au Québec, et ça fait sourire plusieurs de trouver la corne d’abondance de la grande variété des cidres artisanaux de plusieurs régions dans les commerces de proximité. Le seul bémol est qu’il y a encore des normes excessives de filtration, qui empêchent d’avoir de la matière en suspension dans cet élixir. Ceci empêche encore nos producteurs de produire un bon vieux cidre bouché à l’ancienne. Pour combien de temps encore? Peu, nous l’espérons!
Il est à noter que la vallée du Saint Laurent dispose des plus vieux vergers de l’Amérique du Nord, une bonne occasion de les visiter est lorsqu’ils sont en fleurs. Depuis ces débuts, nos cidres ont subi une renaissance pour aujourd’hui se décliner en moult boissons délicieuses, du cidre rosé au cidre de glace. Il ne reste plus qu’à abattre quelques réglementations maintenant désuètes nous empêchant encore de faire le véritable cidre bouché brut à l’allure trouble. Voilà la prochaine étape pour le cidre au Québec et le palais qui y prend goût!
Suivez-nous ici: