« Faire sa marque » Éditorial EDS #2

Numéro 2 Hiver 2015  »Faire sa marque » Éditorial

FAIRE SA MARQUE (éditorial)

Patrick Hacikyan/

 Tout le monde est plus ou moins à la poursuite d’une certaine Splendeur. Certains le font sans le savoir, d’autres, de manière consciente. Dans un monde où bien souvent tout ne semble en être que de pâles copies, toujours plus pâles, beaucoup de clignotants lumineux tentent pourtant d’attirer notre attention.
Un ancien adage nous affirme que c’est dans les petits pots que l’on retrouve les meilleurs onguents, tandis qu’un autre proverbe nous avertit que tout ce qui brille n’est pas en or. Là où tous semblent courir vers ce qui est tendance ou populaire, il existe malgré tout une certaine faim encore non rassasiée. C’est la faim du réconfort et du familier.
Société de consommation oblige, tout semble être de plus en plus jetable, nous exigeons sans cesse un nouveau succès viral pour remplacer le précédent, vite jugé désuet ou redondant. Là où un standard permettait autrefois le repos, nous devons faire face à une course pour éblouir ou être ébloui.

  Dans ce contexte, plusieurs peuvent se demander ce qu’il restera des créations d’aujourd’hui, ailleurs qu’au dépotoir.

La réponse tarde à venir, mais apparait nettement lorsqu’on fait le tri entre ce qui est créé aujourd’hui en vue d’entrer dans la course à la saveur du mois, et ce qui est créé pour répondre à un besoin véritable, avec excellence.
N’est-il pas ironique de constater qu’à l’ère de la tour de l’Empire State Building confectionnée en bacon, et de l’I-Watch, le champagne vinifié par la main d’un artisan, selon des techniques bio se perdant dans la nuit des temps, connait un prestige décuplé face à ce contraste ?
De la même manière, le soulier Nike dernier cri n’entre pas en compétition avec le soulier de cuir confectionné à la main par un cordonnier traditionnel. Bien au contraire, leur contraste apporte une valeur à chacun des deux pôles.

De nos jours, pour créer une marque, il faut sans cesse être le meilleur dans ce que l’on fait. Ce qui fera la différence entre ce qui rentre dans l’oubli et ce qui fait une marque durable, c’est ce qui est créé avec l’excellence de l’intention et la force du travail, qui garde en tête comme but ultime le bonheur de l’être humain.
Dans un marché où tout semble déjà disponible et avoir été fait, on remarque vite qu’il reste toujours une place libre pour faire une marque si elle est authentique. Une place est laissée vacante, de manière paradoxale, par l’abondance de copies et de clones. À force de persévérer, le sillon finit par se creuser et un jour, la sculpture est née. Là, dans la mire de l’intention saine, le monde reste à créer.

photo: © Malene Thyssen

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