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États de Splendeur - Publications EDS

Le Métier de la saison. À chaque numéro de États de la publication, une page est dédiée à un métier particulier, et à une personne qui exerce ce métier. Voici un aperçu des différents métiers, parfois uniques, parfois de véritables vocations, explorés dans États de Splendeur.

Vignette Historique de la saison. Chronique revenant aussi à chaque saison, États de Splendeur se penche sur un personnage, lieu ou fait historique significatif pour aider à comprendre le Québec d'aujourd'hui.

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Hors-série

La tempête du siècle: 40 ans plus tard. 5 mars 2011

C'était il y a 40 ans, entre le 3 et le 5 mars 1971. Selon les témoins, nous n'aurions pas reconnu les villes de la vallée du Saint-Laurent qui furent ensevelies durant cette période. Il s'agit d'un concours de circonstances étrange, qui en a fait la tempête du siècle. Au niveau des précipitations de neige, c'est en fait la quatrième tempête la plus importante du siècle précédent. Cependant, plusieurs facteurs ont joint leurs forces pour en faire un blizzard historique.

Premièrement, les conditions atmosphériques idéales se sont pointées au rendez-vous. Il y a eu près de 81 centimètres de neige, dans les centres les plus touchés. Cette quantité, cependant, reposait par dessus les 56 centimètres qui étaient déjà accumulés au sol. Les vents allant jusqu'à 110 km/h balayaient les surfaces, accentuant l'accumulation dans certains endroits. Un creusage de 33 hPa dans la pression atmosphérique a causé l'impact initial nécessaire pour le déclenchement du blizzard. Résultat, des pannes de courant, et des vitrines brisées de commerces, particulièrement à Québec, dans le quartier Limoilou, mais aussi de manière généralisée dans le sud du Québec, ainsi qu'aux frontières du Maine, du Vermont, du Nouveau Brunswick, de l'Île du prince Édouard, et de l'état de New-York . Il y eut 17 morts dans la seule région de Montréal, ainsi que 30, dans toute la région atteinte par la tempête.

Le transport urbain a été halté à 100% à part pour Montréal, avec le métro, qui a d'ailleurs été laissé en opération pendant toute la nuit. Plusieurs personnes se sont fait héberger de manière fortuite, ranimant l'entraide parmi la population. Pour une fois, nous pouvions avoir une idée de ce qu'était Montréal sans ses automobiles et ses lumières. Chose qui ne redeviendrait réalité que partiellement, en 1998 lors de la tempête du verglas. Dans les rues de Québec et de Montréal, pas question d'auto ou de camion, tous les transports se faisaient en motoneige, en raquette, ou en ski de fond.

Ce n'est qu'en 2008 que le record d'accumulation de précipitation en une année de neige se fera battre. L'événement aura été un véritable casse-tête, avec son lot de tragédies, cependant, il a définitivement laissé une marque indélébile dans l'esprit de plusieurs, dont ceux qui n'y étaient pas. Des histoires où certains grimpaient les bancs de neige pour y découvrir le faîte des pôteaux de téléphone du Quartier, abondent. Les employés de la ville déneigeaient en passant au préalable une longue perche dans la neige, pour déchiffrer où se trouvaient les automobiles. Un employé, dont la perche s'arrêta sur un motoneige, se rendit compte que ce motoneige reposait pardessus une automobile, ayant été entrainé en cette position par la force du vent et le soutien de la neige. Mais si Montréal à reçu 56 centimètres, et Québec 44, il ne faut pas oublier toutes les autres municipalités affectées. C'est une tempête, dont le plus fort a ciblé tout le sud du Québec et les environs. En cercles concentriques, l'épaisseur de l'ensevelissement se faisait de plus en plus imposante, pour atteindre des sommets en Montérégie, en Mauricie, Lanaudière, dans le Bas du Fleuve Saint Laurent, ainsi qu'en Gaspésie.

Voilà donc une perturbation météorologique qui imprime à jamais une marque dans l'esprit, par son caractère inhabituel, mais aussi par sa force, qui a poussé des gens hors de leur train train quotidien, vers l'entraide. Combien de fois avons nous pu compter depuis, les occasions où tous les journaux ont cessé leur impression, et une joute des Canadiens de Montréal a été reportée pour cause de tempête de neige. Aujourd'hui, à Québec, 40 ans plus tard jour pour jour, nous sommes sous une morne pluie. C'est à se demander, si ceux qui disent ''On a plus les tempêtes de neige qu'on avait auparavant!'' n'auraient pas raison un peu.

 

 

Tempete 1971